Organisation de la réalisation du projet

 

Ce projet réunit des artistes différents qui ont chacun un travail précis. Comme il était trop difficile de travailler tous ensemble dans un premier temps, il a fallu faire des groupes de travail.

Les scénographes se réunissent donc une fois par semaine et définissent le sujet de création. Au départ, le metteur en scène était aussi à ces réunions pour qu'il y ait une cohérence dans le sens et la forme de la pièce.

Les musiciens, quant à eux, jouent la musique du chœur ( le parodos et les stacimums). Ils sont aujourd'hui dans un temps de création musicale et dès le mois de mars, le metteur en scène créera la mise en forme sur le plateau et unifiera les stacimums et les épisodes.

Le travail des acteurs se réalise dans une salle du centre d'animation " MJC PARIS Mercoeur ". Après des exercices qui leur ont permis de comprendre et d'habiter leur personnage, le metteur en scène a pu commencer à composer le mouvement, à donner à la pièce une écriture dans l'espace. La relation entre les personnages s'est créée et nous sommes confiants sur l'avenir de la pièce.

Le travail de la mise en scène se réalise dans un premier temps sur les acteurs tandis que les musiciens et les scénographes sont autonomes. Dès mars, ce travail se spécifiera pour assembler les trois arts vers une forme commune et donner à la pièce " la cité des clefs " sa force et son dynamisme.

  

Descriptif et objectif du projet

 

Nous avons décidé de donner à la scénographie une grande importance. Les scénographes travaillent sur des concepts qu'ils détailleront eux-même dans ce dossier.

" La cité des clefs " est un texte qui est d'abord un conte, une histoire, un rêve, un monde parallèle. Les acteurs s'imprègnent de l'esprit du conte et jouent dans un monde imaginaire. Leurs personnages ont des caractéristiques qui tirent le spectateur au dehors de la réalité matérielle. Le public doit se sentir à l'intérieur du conte, ressentir et comprendre ce qu'est un habitant de la cité des clefs.

De plus, la mise en scène n'oublie pas le caractère social de la pièce. Derrière le conte se cache une critique de la réalité. Le public, en voyant la pièce, doit donc ouvrir son imaginaire, puis une fois la pièce finie se rendre compte des similitudes du monde imaginaire avec notre société. Cette prise de conscience, qui se révèle après le spectacle, doit amener le spectateur à voir que le monde peut changer.
Dans cette perspective s'effectue un réel travail de mise en relation des personnages et d'approfondissement de chacun dans son symbole ainsi qu'un travail sur la musique qui plonge le spectateur dans un univers qui n'a que l'apparence du bonheur.

Nous utilisons l'identification du spectateur au monde imaginaire pour qu'il croit d'abord avoir l'illusion d'un monde parfait dans sa musicalité. Les personnages sont conditionnés dans cette bulle musicale et croient en sa perfection ; cette idée doit primer dans l'espace spectateur. C'est pourquoi le public, jusqu'au dernier épisode, est dans le même état que les personnages ; il n'aime pas le personnage de Pado, et croit que son acte est un acte de destruction. 
Cependant, la mise en scène utilise aussi la distanciation. A quelques moments, le spectateur se détache de l'identification et prend conscience de l'absurdité de ce monde. Le personnage de Maud fait parti de cette méthode de distanciation. Ce n'est qu'au dernier épisode que le public commence à comprendre le réel enjeu de l'acte de Pado, à s'éloigner définitivement de la cité des clefs, et à projeter la figure de Pado dans notre réalité.

La mise en scène est donc dans cette double idée d'un théâtre qui rend le spectateur acteur et en même temps qui lui donne les moyens de se détacher de l'univers imaginaire. C'est pourquoi les acteurs sont à la fois dans un jeu d'absorption totale du personnage et aussi dans celui de la forme.

 

Le public

 

Nous visons un public large. Le public le plus ancré dans l’habitude et « la familiarité », selon le terme de Brecht, est le premier que nous aimerions voir venir à nos représentations.

Nous créons un spectacle modulable, des décors transportables dans des endroits tels que la rue, des salles polyvalentes et des salles des fêtes. Nous avons ainsi l’ambition d’amener le spectacle à des publics qui ne seraient pas forcément venu le chercher et qui n’ont pas l’habitude de voir du théâtre. Cette pièce, par son aspect ludique, peut séduire. De plus, elle  transporte un message qui doit trouver son écho dans tous les milieux de population.

Les plus jeunes enfants auront du mal à comprendre pourquoi la cité des clefs est vouée à sombrer dans le silence. En d’autres termes, nous avons peur qu’ils ne comprennent pas pourquoi nous les amenons dans un imaginaire qu’ils vont voir se détruire petit à petit et qu’ils ne comprennent pas non plus que le dernier épisode est le lieu de la reconstruction. Cependant, la scène où la cité est détruite n’est ni sanglante, ni horrible ; elle se compose seulement d’un chant, et d’un évanouissement dans la masse.

La scène n’est donc pas choquante visuellement, mais nous avons le sentiment qu’un jeune enfant ne peut pas encore saisir le sens de cette histoire.